« Dieu » + quelques autres Noms
Nous avons parfois besoin de nommer « Dieu » mais Dieu est plus que jamais innommable ; je veux dire : incompréhensible en mots. Nommer « Dieu » n’est pas non plus sans conséquences: c’est une clé qui ouvre ou qui ferme la porte d’entrée de ce Lieu silencieux de nos coeurs, où le souffle subtil et changeant renouvelle l’Evidence que les mots ont figée.
Le Clément
Le Miséricordieux
Le Roi
Le Saint
La Paix
Celui qui témoigne de sa propre véridicité
Le Vigilant
Le Tout-Puissant
Le Très Fort
Le Superbe
Le Créateur
Celui qui donne un commencement à toute chose
Celui qui façonne
Le Pardonneur
Le Dominateur
Le Dispensateur
Le Victorieux
Le Connaissant
Celui qui ferme les coeurs
Celui qui ouvre les coeurs
Celui qui abaisse
Celui qui élève
Celui qui donne la dignité
Celui qui l’enlève
L’Attentif
Le Voyant
Le Juge
Le Juste
Le Subtil
L’Informé
Celui qui est plein de mansuétude
L’Inaccessible
Ceui qui pardonne
Le Reconnaissant
Le Très Haut
Le Grand
Le Gardien
Le Nourricier
Celui qui tient compte de tout
Le Majestueux
Le Généreux
Le Veilleur
Celui qui exauce
Celui qui embrasse toutes choses
Le Sage
Le Très-Aimant
Le Glorieux
Le Revivificateur
Le Témoin
La Vérité
L’Intendant
Le Fort
L’Inébranlable
L’Ami
Le digne de louanges
L’Omniscient
Le Prévenant
Celui qui ressuscitera ses créatures
Le Créateur de la Vie
Le Créateur de la mort
Le Vivant
Le Subsistant
L’Opulent
Le Glorifié
L’Unique
L’Impénétrable
Le Puissant
Le Tout-Puissant
Celui qui approche
Celui qui éloigne
Le Premier
Le Dernier
Le Manifesté
Le Caché
Le Régnant
Le Sublime
Celui qui opère dans les coeurs la piété
Celui qui revient sans cesse vers le pécheur repentant
Le Justicier
L’Indulgent
Le Compatissant
Le Maître du Royaume
Le Seigneur de majesté et de générosité
L’Equitable
Celui qui rassemble
Le Suffisant à lui-même
Celui qui enrichit
Le Défenseur
Celui qui afflige
Celui qui favorise
La Lumière
Le Guide
Celui qui est au commencement de tout
L’Eternel
L’Héritier de toutes choses
Celui qui mène sur le bon chemin
Le Patient
…
Invocations musulmanes.
[ Il est fréquent en islam d’attribuer « Les Plus Beaux Noms » à Allah, mot qui aurait pour racine : al-ilah, « le dieu » ]
…
Au nom de tous les non-noms, de tous les noms, présents passés et à venir….
Aucun nom et tous les noms, aucun attribut et tous les attributs…et plus et moins encore et certainement très différent de tout cela…
Nommer l’innommable…
L’innommable rejoint, dans la crainte et l’effroi, l’abominable.
On parle volontiers de terreur sans nom, d’entités, d’horreurs, d’actes innommables.
L’innommable semble désigner plus fréquemment, l’ indescriptible, le chaos, le monstrueux et le terrifiant plutôt que le bienveillant.
Ca n’a pas d’nom dit-on pour désigner un acte particulièrement atroce.
Nommer dieu nous rassure et nous trompe sur sa nature.
Ce que l’on peut nommer, devient par le simple fait de pouvoir le nommer, plus chaud, plus lumineux,plus caressant, plus proche d’apparence, vaguement préhensible.
Nous nous illusionnons sans doute, en nommant ce qui ne peut pas l’être.
Nommer ou ne pas nommer, représenter ou ne pas représenter, telle n’est pas la question….
Lorsque l’on évoque l’éternel, la non représentation ou la représentation sont également fausses.
Elle n’apparaissent justes qu’à nos yeux.
Nous établissons des distinctions insuffisantes mais nécessaires.
Pour l’éternel, se taire ou discourir équivaillent.
Nommer c’est présenter.
Que ce soit par le son ou l’image.
La parole comme l’ouïe ainsi que la vue dans ce domaine nous desservent.
Dès que nous le suggérons par un son, une image, une absence de son ou une absence d’image, ce qui n’est traduisible ni par l’un ni par l’autre, se réduit à notre dimension.
L’infini se ramène à du fini indéfiniment prolongé, L’éternité à de la durée indéfiniment prolongée aussi.
La connaissance du divin dépend plus de la capacité d’intégration et de désintégration de notre esprit, que de la réalité du divin.
Si l’éternel ne se manifeste pas plus fréquemment parmi nous c’est sans doute parce que nos esprit sont incapables de le recevoir.
Nous anéantissons, dans la tentative que nous faisons de la recueillir, la lumière.
C’est hélas le seul moyen pour nous d’en saisir un bref éclat.
Afin de pouvoir discourir du divin et de sa nature, il nous est indispensable de plaquer sur l’innommable un substantif.
Ce substantif ne signifie en fait rien, et surtout pas ce que l’on aimerait qu’il signifie.
Dieu, pour ne pas le nommer, n’est jamais dieu.
N’importe quel son, quel signe peuvent faire l’affaire.
Nous utilisons, pour désigner ce que notre ignorance tente d’approcher, des sons différents que ceux déjà occupés à représenter les différents aspects intelligibles de la création que nous déchiffrons.
Nous avons à disposition toute une palette de termes qui tendent à recouvrir de sens et de réalité une réalité-irréalité que nos esprits ne peuvent qu’imparfaitement aborder.
Ces mots voilent et dévoilent autant d’ignorance et d’incompréhension qu’ils semblent posséder de sens et d’attributs et ce de manière infinie.
Infini, un terme que nous utilisons couramment et pourtant, pas plus que dieu, nous ne pouvons véritablement nous représenter exactement ce qui ne finit pas,l’exactitude ne s’appliquant qu’à la notion de fini.
L’infini, dieu l’éternité et mon cousin dominque.
Nous avons à disposition le fameux tétragramme,YHWH.
La bible hébraïque dit que ce fut le son entendu par moise au sommet du sinai mais est-ce le nom de dieu?
C’est le son que ,celui qui est impossible à nommer, à donné à entendre à moise.
Si l’éternel s’était adressé à un égyptien, à un chinois ,à un africain, à un hindou, à un singe,à un éléphant ou à un européen nous aurions d’autres sons, et d’autres signes.
Lorsque l’éternel s’adresse à quelqu’un, il utilise la langue de celui à qui il s’adresse.
Inutile de parler hébreux à un chinois qui ne comprends que le copte ancien.
Dans le récit de la genèse, adam nomme les êtres vivants.
Il les nomme après avoir été lui-même été crée et nommé mais il ne nomme pas le créateur.
Il entre en résonance avec l’univers et cette relation produit un son, une musique qui est fonction et de la nature de la créature avec laquelle il interagit, arbre, chat, ruisseau, étoile, et de sa nature propre, particulière.
Une seule réalité, différents hommes, différentes musiques
Dans le décalogue il est expressément conseillé de ne pas utiliser le nom de dieu en vain.
Il n’est pas plus recommandé d’essayer de représenter l’éternel.
Tant d’éloignement pour tant de proximité, tant d’incompréhension pour tant de simplicité, tant de complexité, de variance pour l’unité.
Lorsque j’écris dieu, je pense chaussette usée, élimée, transparente, crade, trouée raccommodée et ravaudée mille et mille fois tant ces quatre lettres galvaudées et vidées de sens ne signifie plus rien de précis.
L’abus de l’usage en a extirpé la substance; c’est le danger de l’usage de l’abus.
Je n’aime pas le mot dieu.
Je viens de lire que l’église en 2008 a rebaptisé son créateur.
Elle a décidé, pour l’instant, de l’appeler seigneur.
Je trouve ce terme impropre pour ne pas dire sale.
Seigneur, barons, marquis, prince des ténèbres ou saigneur de ce monde?
Je n’aime pas ce substantif hiérarchisant.
Elever! encore une manière d’éloigner!
Je ne l’aime surtout pas lorsqu’il est appliqué au christ.
Le christ n’a rien d’un seigneur mais tout d’un ami, d’un frère, d’un proche.
L’amour du christ procède de l’horizontal et non du vertical
Nous nous élevons tous identiquement en lui.
Tout le monde monte ensemble, du pire au meilleur, millimètres par millimètres, insensiblement, jours après jours, siècles après siècles.
C’est sans doute pour cette raison que nous avons le sentiment d’une relative stagnation spirituelle.
Jamais nous ne pourrions monter jusqu’à lui.
Il est donc descendu jusqu’à nous, parmi nous comme l’un de nous.
Ce n’est donc pas un seigneur, en aucun cas je ne le vois revendiquer cette position.
Sa force à ce seigneur?
Elle procède de l’amour et de l’abandon.
Ainsi ce n’est pas une force véritable au sens courant du terme.
Pour le verbe incarné ce n’est pas force mais bienveillance.
Le fait de d’accorder, en l’éternel, le pardon et la vie éternelle n’est en aucun cas un pouvoir
C’est juste une juste récompense accordée par son père pour services rendus.
Nous appelons cela force car nous traduisons la lumière que nous renvoie le christ avec nos esprits imparfaits.
Nous considérons que celui qui est maitre de la vie et de la mort, est fort.
C’est une erreur!
Son amour pour nous, l’affaiblit jusqu’à nous.
Jusque dans nos plus profondes erreurs, jusque dans l’insondable détresse, il nous rejoint.
L’amour c’est juste de l’amour.
Pour conclure, je dirais que s’il faut nommer l’éternel, en dehors du vocable éternel que j’aime beaucoup, j’aime également terriblement celui de père.
Père je t’aime.
Anonymement votre
laurent
laurent
21 avril 2009 at 23:22
Magnifique !
franc parleur
22 avril 2009 at 05:33
mmm je trouve que tu es vraiment gentil mais je ne partage pas vraiment cet avis et ce sans fausse modestie.
Je me suis couché en repensant à ce commentaire et je me suis dit qu’il était ampoulé, gonflé et prétentieux.
Notamment pour ce qui est du début.
La fin, plus simple, me plait davantage.
Gratitudement votre
laurent
laurent
22 avril 2009 at 14:10
Ma louange est d’une entière sincérité.
Je formule simplement ainsi une impression première d’ensemble.
Pour ma part, c’est au réveil, très tôt et assez vite que j’ai lu, avant de partir gagner ma nourriture quotidienne (ce qui est aussi littéralement vrai), et c’était un bon réveil
– ma foi.
Merci de toute façon de ces contributions qui me laissent moins solitaire à rédiger sur ce site, certes assez fréquenté, mais pour l’heure surtout « consommé ».
franc parleur
22 avril 2009 at 15:06
[…] [Extrait d’un commentaire] […]
[Contribution]: Son amour pour nous, l’affaiblit jusqu’à nous. « Pour une insurrection d’amour !
22 avril 2009 at 15:57
et bien tant mieux, tu as raison, faut pas se prendre la tête.
Je suis content que cela t’ai procuré un bon réveil.
laurent lautre
laurent
22 avril 2009 at 19:18
Comme tu as pu le constater, j’ai produit une version abrégée et illustrée de ton long commentaire.
Elle est aussi sur LePost, avec deux « réactions » (pour l’instant) :
http://www.lepost.fr/article/2009/04/22/1506165_son-amour-pour-nous-l-affaiblit-jusqu-a-nous_0_1759223.html?#reaction_1758085
franc parleur
22 avril 2009 at 20:17
[…] J’ai foi en Dieu, […]
Qui suis-je (et pourquoi j’écris) «
15 mai 2009 at 12:56
Pour info (si l’on peut dire) :
LePost a supprimé mon compte « frèrelibre » ce jour sans raison…
Les articles ont tous été supprimés en même temps.
Vive la liberté !
Mon nouveau compte :
Âmi du monde…
Laurent l'un
5 novembre 2009 at 15:50
Laurent, je ne sais comment te joindre. J’aimerais te faire parvenir un certain nombre de documents de manière privée, ce qui veut dire en somme entamer une correspondance e-pistolaire, mais enfin pour cela il faudrait que je connusse ton adresse e-mail.
Alors bon, c’est quoi ton mail ? Si tu ne veux pas le donner en public, tu n’as qu’à m’envoyer un mail à mon adresse (escaaape(AT)gmail(POINT)com). A bientôt.
Escape
7 novembre 2009 at 22:28
Salut
je t’ai envoyé mon adresse mail personnelle par voie privée.
A bientôt donc !
Laurent l'un
7 novembre 2009 at 22:46
Si Dieu est inconnaissable par la conscience humaine, celle-ci peut néanmoins appréhender le REFLET de Dieu, qui s’exprime dans Ses Attributs.
D’autre part, les 99 Noms de Dieu en Islam sont tirés du Coran, considéré comme INCREE puisqu’étant la Parole de Dieu; en conséquence Ses Noms, eux-mêmes incréés, possèdent en eux-mêmes une puissance d’invocation du divin; il s’agit bien évidemment de Ses Noms en langue arabe,(langue sacrée puisque langue de la Révélation, au même titre que l’Hébreu est une langue sacrée), et non de l’une de leurs traductions en Français ! Ainsi dans le soufisme,lors des séances d’invocation, ou « dhikr », les derviches rentrent en communion avec Dieu par la répétition scandée de Ses Noms.
Je communiquerai donc ultérieurement la liste des Noms de Dieu dans leur version originelle en Arabe, afin de rectifier la liste présentée ci-dessus, qui n’a par elle-même aucun sens, d’autant que la langue arabe est une langue polysémique, c’est-à-dire qui présente une grande richesse de sens pour un même mot, chaque mot ayant plusieurs facettes.
A suivre, salam,
Zem Zem
27 novembre 2009 at 16:08
« Je communiquerai donc ultérieurement la liste des Noms de Dieu dans leur version originelle en Arabe, afin de rectifier la liste présentée ci-dessus, qui n’a par elle-même aucun sens, d’autant que la langue arabe est une langue polysémique, c’est-à-dire qui présente une grande richesse de sens pour un même mot, chaque mot ayant plusieurs facettes.
A suivre, salam »
Merci !
Laurent l'un
28 novembre 2009 at 02:13