Le retour de la peste émotionnelle
Ceux qui lancent les premières pierres, et ceux qui lancent les rumeurs meurtrières, et ceux qui lancent la police et les juges et les chiens et la foule et les psychiatres aux trousses du chapardeur, du vagabond, du Juif, du Noir, du sans papier, de l’immigré et du marginal, du pauvre, du jeune, de l’autre ; et ceux qui lancent à grands cris mystiques leurs furieuses « vérités » religieuses, politiques, scientifiques, et tous ceux innombrables qui s’élancent en chœur — d’église, de parti ou de secte — derrière les führers, s’agglutinant et faisant foule pour savourer la calomnie, colporter la rumeur, gonfler les brigades d’acclamations, nourrir les bûchers, courir au lynchage, et assurer avec cœur la bonne administration des asiles, des prisons et des camps, et la masse immense et prétendue silencieuse qui jouit de toujours lancer les dernières pierres — voilà quelques-unes des figures de ce que Reich décrit précisément sous l’appellation de « peste émotionnelle ».
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