« le meilleur et le plus délicat de la vie : le contact. »
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La vie ne saurait être prise.
Essayez de prendre possession d’elle, elle disparaît ; de l’empoigner, elle se confond en poussière ; de la maîtriser, et vous voyez votre propre image vous rire au nez avec le rictus d’un idiot.
Qui veut la vie doit aller vers elle avec douceur ; comme on ferait s’il s’agissait de s’approcher d’un cerf, ou d’un faon blotti au pied d’un arbre. Un geste trop brusque, une trop volontaire et trop brusque affirmation de soi, et la vie n’est plus devant vous : il vous faut de nouveau partir à sa recherche.
Et c’est avec douceur et légèreté, dans votre main comme dans votre démarche, c’est le coeur débordant mais exempt de tout égoïsme que vous devez vous approcher d’elle à nouveau, et trouver enfin le contact avec elle.
Quand ce ne serait qu’une fleur, tout ce que vous agripperez violemment s’évanouira à jamais de votre vie.
Abordez avec avidité et égoïsme un autre homme, et vous n’étreindrez qu’un démon hérissé d’épines qui vous laissera des blessures empoisonnées.
Mais par la douceur, par le renoncement à toute affirmation de
soi, par la plénitude de notre moi véritable et profond, nous pouvons nous rapprocher d’un autre être humain et connaître ainsi le meilleur et le plus délicat de la vie : le contact.
Contact des pieds sur le sol, contact des doigts sur un arbre, sur un être vivant.
Contact des mains et des seins . Contact de tout ce corps et d’un autre corps ; mutuelle pénétration de l’amour passionné.
Voilà la vie.
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D. H. Lawrence, « Lady Chatterley et l’homme des bois »
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